Quand nous avons accueilli l’artiste Marie-Hélène Massy Emond (Massy Emond) en résidence au Musée de la Gare l’an dernier, une question nous habitait : comment garder une trace de ce qu’elle allait vivre et recueillir ici?

Le balado This train_Temiscaming est cette trace. Il est né de ce besoin de mémoire collective. Il rassemble des sons de nos rues, de la forêt et de l’usine, mais surtout les mots de celles et ceux qui portent Témiscaming au quotidien.

Marie‑Hélène part de Rouyn‑Noranda, un soir de mars 2023 : de la poussière noire recouvre la neige, un train de marchandises gronde et on conseille aux gens de ne pas laisser les enfants et les animaux sortir. Elle raconte comment ces images l’ont poussée à venir chez nous, micro tendu, pour écouter les voix et les sons de Témiscaming, après les mises à pied à l’usine.

Elle parle de la chanson gospel This Train, d’un « train où tout le monde a sa place », et questionne ce rêve à la lumière de l’histoire des chemins de fer, du travail et des ressources pillées. Elle veut savoir : qu’est‑ce qui nous fait tenir debout, danser, espérer ?

Son voyage commence ici, au pied de la gare.

Merci à Émilie Parent-Bouchard, Mathilde Benigus, Dominic Lafontaine et Emily Marie Séguin pour les réflexions et les gestes artistiques partagés.

Ce projet a été initié en collaboration avec le Musée de la gare et rendu possible grâce au soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec, de la Ville de Rouyn-Noranda et de la Commission culturelle MRC Témiscamingue

Salut Médérik,

Je reviens d’une discussion avec Cassandra Dandy. Jeune étudiante et ex-travailleuse au moulin à bois de Témiscaming.  Elle m’a partagé des réflexions sur sa culture, sur son futur et son amour du travail. Et puis aux archives nationales, j’ai vécu une sorte de chassé-croisé entre les propos d’un syndicaliste de Témiscaming, l’enjeu de l’assignation du territoire dans ce monde colonial, post-colonial, néo-colonial (…!) et toute la ferveur et résistance que le vivant, humain ou non, engage dans ce même monde.

Ça m’a si souvent fait pensé à toi,

Ton amie du Lac La Motte,

Marie-Hélène

Cliquez ici pour écouter « Épisode 2 : Lettre à Médérik Sioui »

Salut les gars,

Je marche vers le cimetière de Témiscaming. J’ai le coeur gros et la tête pleine des réflexions, des d’idées et des émotions que j’ai recueillies auprès les personnes qui habitent votre ville aujourd’hui, en 2025. C’est ironique de devoir passer par un golf avant de se rendre à votre cimetière qui est précédé par la dompe. Six-pieds sous-terre, vous avez encore une vue sur l'usine.

En espérant que la voix de votre descendance résonne en vous.

Votre amie qui sait,

Marie-Hélène Massy Emond

Cliquez ici pour écouter « Épisode 3 : Lettre à la mémoire ouvrière de Témiscaming »